2010/12/27

Se déplacer à Montréal

Suite à l'acquisition de mon "guide de survie", je vais reprendre en gros quelques points qu'il soulève que j'ai également remarqué et que je trouve intéressant de noter ici (sinon je ne le ferais pas, c'est bien simple).

Pour commencer, j'ai vite remarqué que les québécois se repèrent par le nord, le sud, l'est et l'ouest. Le bus peut être pris dans la direction nord ou sud ou pour une autre ligne, dans la direction est ou ouest. C'est une chose qui ravirait mon grand-père professeur de géographie retraité, mais qui m'a pris la tête plus d'une fois (la direction, pas le grand-père).

D'autant plus que le nord à Montréal n'est pas au nord !

En effet, si on regarde sur une carte type géographique, l'île de Montréal ressemble à ça :

Mais les montréalais voient leur ville comme ça :

Ainsi leur nord est en fait au nord-ouest.

Pour la numérotation des immeubles, c'est simple.

Le boulevard Saint-Laurent qui coupe la ville en deux du nord au sud (montréalais, je vais arrêter de le préciser ensuite) marque le début de la numérotation pour les rues qui qui lui sont perpendiculaires. Ainsi à l'est du blv St-Laurent la numérotation est croissante d'est en ouest alors qu'à l'ouest de celui-ci, elle est croissante d'ouest en est. C'est pour cela que sur une même rue, on peut avoir deux fois le même numéro d'immeuble.
Pour les avenues et boulevard qui vont du nord au sud (ou l'inverse), la numérotation démarre au fleuve St-Laurent (c'est un thème je crois), au sud de l'île.
Il faut savoir enfin que la numérotation des immeubles sur une rue est la même dans les rues parallèles. Donc toutes les personnes habitant au 4127 av. quelque chose, sont à la même hauteur que moi dans la ville.



Finalement, pour indiquer où j'habite, je ne dis jamais "j'habite au 4127 av Papineau" parce que l'avenue Papineau coupe aussi la ville du nord au sud et on ne sais pas où se situe le 4127. Je dis "j'habite sur Papineau - Rachel" qui est le croisement le plus proche. Un peu comme dans les grosse villes aux USA que j'ai visité. On est en Amérique du Nord.

Comme ces boulevards, rues, avenues, etc. sont presque tous perpendiculaires, certains sont très longs et c'est ainsi que la rue Sherbrooke qui est la rue la plus longue de Montréal s'étend sur une distance de plus de 30 km.

Voilà, maintenant que j'ai perdu tous ceux qui ont essayé de comprendre le principe de numérotation des immeubles de Montréal, je peux ajouter qu'en cas d'urgence, ici, on appelle le 911. Oui oui, comme dans les séries et films américains.

Notes de voyage 8

Quelques mots de vocabulaire :

Une couple (équivalent de "a couple" en anglais) peut avoir deux sens :

  • Prononcé "une coupe" (en fait "une couple" mais les québécois ont tendance à couper les fins de mots) : deux (ex: une "coupe" d'assiettes = deux assiettes)
  • Prononcé "une copeule" (à l'anglaise finalement) : indéterminé (mais autour de deux)

Un autre tantôt signifie un peu plus tard. Les québécois utilisent systématiquement tantôt pour dire plus tard (à tantôt = à tout à l'heure) alors que je connais peu de français qui l'utilisent. Uniquement ma grand-mère à vrai dire.

Quand on reste quelque part, cela signifie qu'on habite de manière relativement définitive à cet endroit. Dans les débuts de mon séjour, on me demandait où je restais. À ça, je demandais en bonne française, "Où ? À Montréal ?" alors qu'on voulait juste savoir où j'habitais en temps normal (en France donc).

Quand on a trop bu, on est chaud. Et une brocheuse est une agrafeuse.

...

Fait que...

Noël

Cette année, premier Noël sans ma famille. Mais j'ai trouvé une famille d'accueil à Montréal et j'ai passé Noël avec eux !
Les sapins et les cadeaux ressemblent à ceux des films. On a mangé de la (très bonne) dinde et ouvert des cadeaux le 24 comme le 25. Et au déjeuner (=petit déjeuner) on a mangé des gaufres au sirop d'érable.

Je suis allée à la messe de minuit à 22h : ma première messe de Noël ! Dans une très belle église.

J'ai entre autres eu un guide très marrant mais surtout très instructif intitulé "Guide de survie des Européens à Montréal" et écrit par Hubert Mansion, un belge. Et comme Yves me l'a fait remarqué, on a peut-être peur que je prenne froid cet hiver car j'ai également eu des mitaines et des bas (=des gants et des chaussettes) !

L'hiver !

Le sujet de conversation principal de tout Européen qui vient à Montréal avec les autres Européens mais aussi avec les Québécois.



Une chose est sure, il est très beau et je l'aime beaucoup. J'ai moins froid ici qu'en France ! Est-ce psychologique ? Est-ce que l'air est plus sec donc le froid plus supportable ? Suis-je simplement plus couverte ? Je ne sais pas trop. En tout cas, il fait autour de -10°C depuis un moment et j'ai plus chaud en sortant qu'avec un -5°C en France.

Je vais juste parler de deux trois choses qui diffèrent entre l'hiver ici et l'hiver en France (puisque ce sont les deux seuls hivers que je connaisse).

S'il fait plus froid ici qu'à Paris, ce n'est pas parce qu'on est plus au Nord : Montréal est eu niveau de Bordeaux. La différence ? J'ai entendu plusieurs explications mais aucune de météorologues donc finalement je n'en sais rien.

J'ai appris dans mes cours cette année qu'à Montréal - Trudeau (l'aéroport, là où se situe la station météo) la moyenne quotidienne en janvier (le mois le plus froid) est de -10,2°C et que le maximum extrême a été de -37,8°C. Mais histoire de nous faire encore un plus peur, on me dit souvent (voire tout le temps) qu'avec le facteur vent, un -20°C de janvier peut vite être ressenti comme un -40°C. Dans ces cas-là, il ne faut pas pour autant rester coincé chez soi mais bien se couvrir, c'est sûr !

Il tombe en moyenne 2,20 m de neige dans l'année. Mais encore là, je trouve des chiffres légèrement différents suivant la source donc c'est juste pour donner une idée.

Début de la première grosse chute de neige à Montréal

Une voiture froide, c'est pire que le froid extérieur. MAIS, un loi interdit de faire tourner son moteur de voiture (et le chauffage avec) pendant plus de 3 min par tranche de 60 min. Une autre loi oblige les voitures de s'équiper de pneus neige du 15 décembre au 15 mars (mais souvent ils s'équipent avant).

La plupart des maisons ont un sas à l'entrée, avec une seconde porte à 1 ou 2 m de la porte d'entrée (c'est le cas chez moi). Comme ça, on se déchausse dans le sas tout en fermant la porte d'entrée pour ainsi éviter les courants d'air dans la maison et l'inondation sur le parquet ! Merveilleux !

De manière générale, je trouve les maisons très bien isolées. Par exemple, je n'ai pas de chauffage à l'heure actuelle et il fait -8°C dehors. Je pense que les voisins chauffent leur appartement, ce qui doit aider. Ce n'est bien sûr pas non plus le cas de toutes les maisons !



Pour finir, j'ai juste remarqué tout de suite que l'hiver ici n'arrête personne. Les bus continuent de rouler, les vélos continuent de rouler, tout le monde sort sa pelle et dégage le trottoir et les passages, etc. L'autre jour, il y avait une marche de Noël au flambeaux dans mon quartier avec de la musique et un feu d'artifice à la fin. Il faisait très froid mais le parc était rempli. Je me suis dit qu'avec un froid pareil, en France le spectacle aurait peut-être été annulé car il n'y aurait pas eu assez de monde près à sortir dans le froid pour un spectacle.





J'ai lu dans un livre (écrit par un belge) dont je vais parler plus tard, la chose suivante que j'ai bien aimé :
"Comment trouves-tu l'hiver ?" est, en revanche, la question que posent tous les Canadiens aux Européens qui l'ont passé ici. Il y a dans cette interrogation une sorte de fierté touchante. On croirait entendre un Belge demander : "Comment trouvez-vous nos frites ?" à un Polynésien en visite à Bruxelles. Le froid est au Canada ce que notre plat national est à Bruxelles : il se déguste et il s'exporte.
Quel temps fait-il en réalité à Montréal ? Je trouve qu'il y fait plus chaud en décembre qu'à Paris en février et la raison en est bien simple. À Paris, personne n'a pensé lutter contre le froid ; le froid n'est pas un ennemi, c'est un inconvénient. Comme il n'est pas vital de l'éviter, on trouve normal de le subir : mais à Montréal, c'est un danger mortel. On peut périr de froid comme étouffer sous la neige. Le "verglas" peut paralyser et faire mourir de faim. Dans cette Europe que peut-il faire le froid ? Faire froid...
À Paris, à Bruxelles, à Londres, enfin en Europe de l'Ouest, le moindre gel prend ainsi des allures de phénomène : cinq centimètres de neige font la première page des journaux car personne, sauf les pompiers, ne peut l'enlever ; mais personne, sauf exception, n'en meurt ; alors on laisse faire.
Hubert Mansion

Bon et bien entendu, j'écris tout ceci avant d'avoir "affronté" le vrai froid de janvier et février. Peut-être que je penserai tout ça différemment après. L'hiver n'est pas terminé !

Mise au point

Oulala. Plus d'un mois que je n'ai pas mis à jour ce blog !

Que s'est-il passé ? En quelques mots :




Ma mère et Michel sont venus me rendre visite (ou me visiter comme on dit ici) 2 semaines en novembre pour mon plus grand plaisir.

On est allé à Québec où j'ai vu ma première "vraie" neige qui est apparue pendant la nuit, comme un cadeau. C'était très beau ! Le vieux Québec ressemblait à un village de Noël.
On est également allé à New York passer Thanksgiving en famille chez les Laurer. Déjà que j'adore venir à New York mais cette fois-ci, avec ma mère et Michel en plus, c'était génial.
On a joué au foot, mangé un excellent repas avec d'excellents desserts, on s'est baladé sur la High Line, dans des galeries d'art, on est allé écouter du jazz dans Harlem, on a joué au foot, on a un peu dormi quand même, j'ai dessiné avec les enfants, enfin bref, j'ai bien profité de la famille.

Une fois de retour à Montréal et M&M partis, il a bien fallu se remettre à travailler (ou étudier comme on dit ici, parce qu'on n'est pas payé pour étudier finalement). C'était assez intense, jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'au 22 décembre date de mon dernier examen.

Me voici donc en vacances, j'ai passé le dernier examen (scolaire j'entends) peut-être de ma vie. J'ai également peut-être fini d'étudier. En tout cas, les études d'ingénieur, c'est terminé et c'est très étrange de se dire ça.
Il me reste un stage de 6 mois que j'ai trouvé ici, à l'Ecole Polytechnique de Montréal, où je vais travailler sur un projet de recherche en acoustique. Je vais donc rester un peu plus qu'une session ! ☺